Le rôle des médias dans la couverture des élections est crucial, d’autant plus dans un contexte fragile comme celui du Mali, où les enjeux politiques et sociaux sont particulièrement sensibles. Les rumeurs et les fake news peuvent rapidement se propager, semant la confusion et sapant la confiance du public dans le processus électoral. C’est dans ce contexte que l’IFE, en collaboration avec ONU Femmes, a organisé cette formation afin de permettre aux professionnels des media de jouer leur rôle avec professionnalisme et responsabilité
L’un des objectifs principaux de cette formation est d’aider les professionnels des média à mieux identifier, analyser et contrer les rumeurs et les fake news, qui se propagent fréquemment en période électorale. Selon Mariam Sanogo, l’une des participantes : « C’est essentiel de savoir comment différencier une information vérifiée d’une rumeur, surtout quand les électeurs sont influencés par ce qui circule sur les réseaux sociaux et dans les discussions publiques. » Cette prise de conscience est d’autant plus cruciale dans un environnement où la désinformation peut compromettre la paix et la stabilité du pays.
Abdoulaye Guindo, l’un des formateurs, a souligné que l’atelier vise aussi à sensibiliser les responsables des média aux enjeux de la couverture médiatique en période électorale, tout en créant un réseau de journalistes « Fact Checkeurs » capables de vérifier les informations en temps réel. Ce réseau contribuera à renforcer la crédibilité des médias locaux, qui jouent un rôle clé dans la lutte contre la désinformation. « L’objectif est de doter les journalistes des outils nécessaires pour effectuer une vérification rigoureuse des informations et promouvoir une couverture médiatique responsable, » a précisé Guindo.
Un autre aspect fondamental de cette formation est l’accent mis sur le journalisme sensible au genre et au conflit. Ouleye Diallo, présidente de l’association Impact pour Femmes, a expliqué que cette approche vise à mieux comprendre comment les enjeux liés au genre et aux conflits peuvent affecter la couverture des élections. « Les informations liées au genre, comme la violence électorale ou les discriminations envers les femmes, nécessitent une attention particulière. Notre objectif est d’assurer que les médias rapportent ces sujets de manière équilibrée et responsable, »
Bourahima Coulibaly, représentant du Ministre d’État et Ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation, a souligné l’importance de cette initiative pour une meilleure gestion de l’information en période électorale. Selon lui, cette formation représente une étape cruciale pour renforcer la transparence et la fiabilité des informations diffusées pendant la campagne électorale. « Dans un environnement marqué par la polarisation politique et les tensions sociales, il est fondamental que les journalistes disposent des outils nécessaires pour fournir des informations précises et vérifiées, » a-t-il ajouté.
À terme, les organisateurs espèrent que les apprenants maîtriseront les mécanismes de propagation des rumeurs et leur impact sur la société, notamment dans un contexte électoral où chaque information peut avoir des répercussions majeures. En renforçant la capacité des journalistes à couvrir les élections de manière impartiale et professionnelle, cette initiative vise à créer un environnement médiatique plus transparent, responsable et inclusif, essentiel à la stabilité démocratique du Mali.
Barke Cissé