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Exploitation de fer au Mali : le CESEC visite les installations de FERMALI et IMAFER

L’objectif principal de cette visite était de mieux comprendre les réalités du secteur de l’exploitation du fer au Mali, d’identifier les principales difficultés auxquelles il est confronté, et de proposer des solutions concrètes et des orientations stratégiques aux décideurs.

La première étape de cette visite a conduit la délégation à l’usine FERMALI, où elle a été accueillie à 10 heures par le Président-Directeur Général, M. Sidiki Doucouré. Créée en 2013 et opérationnelle depuis 2019, FERMALI est le fruit d’un partenariat entre un malien et une entreprise indienne. Selon la direction, l’usine emploie actuellement 214 maliens et 45 indiens.

« En temps normal, notre capacité de production est de 4 000 tonnes par mois. Cependant, avec la crise énergétique, nous n’atteignons plus que 1 000 tonnes », a expliqué le PDG. Parmi les préoccupations majeures partagées avec la délégation figurent les délestages fréquents ainsi que les difficultés liées à l’acquisition de sites d’exploitation des minerais de fer, en raison de la spéculation foncière entretenue par certains individus.

La délégation s’est ensuite rendue à l’usine IMAFER, créée en 2012. Selon son Directeur Général, M. Bassan Reda, cette unité industrielle emploie 400 personnes, dont 350 en contrat permanent. En période de desserte électrique normale, l’usine a une capacité de production de 7 000 à 8 000 tonnes par mois.

« Aujourd’hui, nous ne produisons qu’à moins de 15 % de notre capacité. Nous fabriquons du fer à béton de qualité FE500, conforme à la norme requise. Par ailleurs, dans le cadre de notre programme de développement communautaire, nous contribuons au renforcement des plateaux techniques des centres de santé communautaires de la localité et à la construction d’écoles », a expliqué M. Reda.

Les deux unités industrielles font face à des problèmes similaires, notamment :

Une pénurie d’électricité qui réduit considérablement leur production.

Des obstacles à l’obtention de permis d’exploitation pour accéder aux minerais nécessaires à la production.

Pour compenser ce manque, les usines utilisent principalement des ferrailles comme matière première. Cependant, cette approche ne suffit plus, ce qui rend impérative la recherche d’alternatives viables. Les industriels ont également proposé un programme de coupures planifiées pour mieux gérer l’impact des délestages.

Issa Bengaly, président de la Commission Science, Technique et Environnement du CESEC, a souligné l’importance de cette démarche :
« Notre rôle, en tant qu’assemblée consultative, est de conseiller et d’orienter les plus hautes autorités. Cela passe nécessairement par des visites de terrain. Le sous-sol malien regorge d’importants gisements de fer. Nous sommes venus visiter les entreprises actives dans ce secteur afin de recenser leurs préoccupations et formuler des recommandations adaptées. »

Cette visite marque une étape importante dans la prise en compte des défis du secteur minier par le CESEC. Elle devrait permettre de mieux orienter les politiques publiques pour valoriser le potentiel minier du Mali, tout en soutenant les acteurs industriels et les communautés locales.

 Baba Bourahima Cissé – CESEC

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