Sous un soleil de plomb et une réalité marquée par la précarité, les 22 et 23 mai derniers, le ministre commissaire à la Sécurité Alimentaire, Redouwane Ag Mohamed Ali, et le représentant du PAM au Mali, Gian Carlo CIRRI, se sont rendus à Tombouctou. Objectif : rencontrer les acteurs humanitaires, les autorités locales et surtout les communautés confrontées chaque jour à la faim et à la malnutrition.
Dans cette région emblématique du nord du Mali, plus de 150 000 personnes sont exposées à une insécurité alimentaire aiguë. Le constat est sans appel : si rien n’est fait, la période de soudure entre juin et août 2025 pourrait aggraver la situation de près de 1,4 million de Maliens. À Tombouctou, la malnutrition touche déjà 12 % des enfants, dépassant le seuil d’urgence fixé par l’OMS.
Face à ce drame silencieux, le CSA et le PAM réaffirment leur volonté commune de répondre à l’urgence, à travers un Plan National de Réponses qui vise à venir en aide à plus de 1,47 million de personnes à travers le pays. À ce jour, près de 142 000 bénéficiaires ont déjà reçu une aide vitale dans les régions les plus touchées, dont Tombouctou, Gao, Mopti, Ménaka ou encore Kidal.
Mais au-delà des chiffres, ce sont les récits de vie qui marquent. Ceux des mères qui parcourent des kilomètres pour un sac de farine. Des enfants dont la croissance est freinée par le manque de nourriture. Des familles déplacées qui partagent le peu qu’elles ont avec leurs hôtes. « Nous avons été frappés par la résilience des communautés et leur courage malgré les pertes », confie Gian Carlo CIRRI.
La mission conjointe a aussi permis de renforcer la collaboration avec les structures de santé communautaire. À Tombouctou, plus de 6 700 enfants, femmes enceintes et allaitantes ont déjà bénéficié de soins nutritionnels grâce à une action coordonnée avec la direction régionale de la Santé.
Redouwane Ag Mohamed Ali se veut déterminé : « Cette mission avec le PAM témoigne de notre engagement à ne pas abandonner ceux qui souffrent en silence. »
Alors que les crises sécuritaires, climatiques et économiques continuent d’alourdir le quotidien des plus vulnérables, les deux partenaires lancent un appel à la solidarité nationale et internationale. Car, à Tombouctou comme ailleurs, chaque repas distribué est une promesse d’espoir.