La salle plénière du Conseil national de Transition a vibré ce lundi 7 avril 2025 au rythme d’une cérémonie d’ouverture empreinte de solennité et d’optimisme. En présence du Premier ministre, le Général de division Abdoulaye Maïga, des membres du gouvernement, du corps diplomatique et de plusieurs personnalités du pays, le Président du CNT, le Général Malick DIAW, a prononcé un discours ambitieux, marquant le lancement officiel de la session ordinaire d’avril 2025.
Conformément à l’article 107 de la Constitution, cette session, d’une durée maximale de 90 jours, s’ouvre dans un contexte de défis persistants mais aussi de progrès significatifs. Le Président DIAW a tenu à féliciter le Premier ministre pour sa nomination par le Chef de l’État, assurant le soutien total du CNT à la conduite des réformes de la Transition.
Une intersession dynamique et des réformes internes profondes
Durant l’intersession, le CNT est resté pleinement actif, organisant plusieurs ateliers de renforcement des capacités sur des thématiques aussi variées que la gestion des finances publiques, la paix ou encore la lutte contre la pollution plastique. Le rayonnement diplomatique de l’institution s’est également illustré à l’international, avec des participations notables à l’investiture du président vénézuélien Nicolás Maduro, à la 69e session de la Commission de la condition de la femme à New York et au forum des commissions des affaires étrangères à Rabat.
Sur le plan institutionnel, des réformes majeures ont été actées, parmi lesquelles l’adoption de trois textes fondamentaux : le Règlement Administratif, le Règlement Financier et, fait inédit, un Règlement Intérieur du personnel. Ces instruments posent les jalons d’une gouvernance parlementaire modernisée et transparente.
Transition, AES et souveraineté : une vision claire
Présentée comme un « combat générationnel » par le Président DIAW, la Transition est appelée à refonder en profondeur l’État malien. Le Président du CNT a salué les efforts du gouvernement, notamment dans l’amélioration de la fourniture d’électricité grâce aux nouvelles taxes sur les services téléphoniques, tout en dénonçant les discours rétrogrades de certains leaders politiques.
La Confédération des États du Sahel (AES), réunissant le Mali, le Burkina Faso et le Niger, a été saluée comme une dynamique d’espoir pour les peuples sahéliens. Le passeport commun, la création d’une Banque confédérale dotée de 500 milliards de FCFA et les récentes décisions de souveraineté – comme la sortie de l’OIF – illustrent cette nouvelle orientation stratégique.
En revanche, une mise en garde ferme a été adressée à l’Algérie, après la destruction d’un drone malien à Tin-Zaouatène, qualifiée de violation grave de la souveraineté nationale.
Paix, culture et solidarité : des valeurs au cœur de l’agenda
Le Président du CNT a souligné l’importance du processus DDR (Désarmement, Démobilisation, Réinsertion) et de la fermeture de sites d’orpaillage illicites, deux mesures contribuant à la paix durable. Fidèle aux valeurs maliennes de solidarité, le discours a réaffirmé le soutien à la diaspora et au peuple palestinien.
Enfin, dans le cadre de l’« Année de la Culture » décrétée par le Chef de l’État, le CNT entend promouvoir les valeurs culturelles maliennes, telles que le sinankouya (cousinage à plaisanterie) et l’entraide communautaire, comme ciment de l’unité nationale.
Une session chargée, une mobilisation attendue
Avec 39 textes à l’ordre du jour, dont 27 projets de loi, la session d’avril s’annonce dense. Citant Nelson Mandela, le Président Malick DIAW a conclu son discours en appelant à une mobilisation collective pour bâtir un Mali Kura solide, souverain et pleinement engagé dans la construction d’une AES prospère.
La Direction de la Communication