La région de Gao, située dans le nord du Mali, est depuis plusieurs années le théâtre d’une insécurité persistante. Les groupes armés y multiplient les attaques contre les civils et les convois, rendant les déplacements périlleux. Les transporteurs, qui assurent le lien vital entre les localités de la région, sont particulièrement exposés.
L’attaque de vendredi dernier a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Les syndicats des transporteurs dénoncent un manque criant de mesures de protection de la part des autorités. « Nous ne pouvons plus travailler dans ces conditions. Chaque jour, nous risquons nos vies pour transporter des marchandises et des passagers. Cela doit cesser », a déclaré Ousmane Diallo, porte-parole du syndicat des transporteurs de Gao.
Les Revendications des Transporteurs
Les syndicats ont présenté une liste de revendications claires, conditionnant la fin de la grève à leur satisfaction totale :
1.Arrêt des escortes militaires sur les axes Gao-Ansongo et Ansongo-Labbezanga: Les transporteurs estiment que les escortes actuelles sont inefficaces et ne dissuadent pas les attaques.
2.Renforcement de la sécurité avec des checkpoints avancés : Ils demandent l’installation de points de contrôle stratégiques pour sécuriser les routes.
3.Mise en place d’unités de patrouille mobiles : Des patrouilles régulières et réactives sont réclamées pour assurer une surveillance continue des axes routiers.
Une Grève aux Conséquences Économiques Majeures
La grève des transporteurs a des répercussions immédiates sur l’économie locale. Les marchandises ne circulent plus, les prix des denrées alimentaires commencent à flamber, et les populations des zones rurales se retrouvent isolées. « Sans transport, nous ne pouvons pas ravitailler nos villages. La situation devient critique », témoigne Aminata Touré, une habitante de Labbezanga.
Les autorités locales ont appelé au calme et promis de prendre des mesures pour répondre aux préoccupations des transporteurs. Cependant, aucun plan concret n’a encore été annoncé, laissant planer le doute sur une résolution rapide de la crise.
Un Cri d’Alerte National
Au-delà de Gao, cette grève soulève des questions plus larges sur la sécurité routière au Mali. Les attaques contre les transporteurs ne se limitent pas à cette région et mettent en lumière les défis sécuritaires auxquels le pays est confronté. Les syndicats nationaux de transporteurs ont exprimé leur solidarité avec leurs collègues de Gao et menacent de lancer un mouvement de grève à l’échelle nationale si des mesures urgentes ne sont pas prises.
La grève des transporteurs de Gao est bien plus qu’un simple mouvement de protestation. C’est un cri d’alarme face à une insécurité qui paralyse une région entière et menace la stabilité du pays. Les autorités doivent agir rapidement pour rétablir la confiance et garantir la sécurité des routes, sans quoi cette crise risque de s’étendre et de plonger le Mali dans une situation encore plus critique.
Source:syndicat
