Le Mali, en proie à un conflit interminable, se trouve à un tournant décisif de son histoire. Plus de dix ans de lutte contre le terrorisme et les séparatismes ont laissé des cicatrices profondes sur notre société. Mais à l’heure où la violence semble être devenue une norme, une question fondamentale se pose : ne peut-on pas envisager une issue pacifique ?
L’histoire nous enseigne que les conflits, aussi désastreux soient-ils, trouvent souvent leur résolution autour d’une table. Les deux grandes guerres mondiales ont montré que le dialogue et la négociation sont les seuls moyens viables pour instaurer la paix. Pourquoi le Mali devrait-il être une exception à cette règle ? Nos débats nationaux résonnent avec l’urgence d’un dialogue inclusif. Chaque concertation, qu’il s’agisse de la Conférence d’entente nationale ou du dialogue inter-malien, a mis en lumière la nécessité de s’asseoir avec toutes les parties prenantes, y compris les groupes armés et les mouvements séparatistes.
Les recommandations issues des récents dialogues, notamment celles du Dialogue inter-malien (DIM) tenu entre avril et mai 2024, montrent que le chemin vers la paix est balisé par des appels à l’inclusion. Un cadre de dialogue permanent intra et intercommunautaire apparaît non seulement comme une nécessité, mais comme une condition sine qua non pour un avenir serein.
À l’heure où les ressources financières pour mener cette guerre s’envolent, la question de la soutenabilité de ce conflit se pose avec acuité. Selon le ministre de la Défense du Burkina Faso le Général de brigade Kassoum Coulibaly « le carburant seulement pour faire l’ensemble de la couverture de drone au Burkina Faso, coute entre 15 à 20 millions par jour. Une seule minution pour le drone… coûte entre 30 à 55 millions de FCFA ».
Au regard de ces chiffres, le Mali ne peut se permettre une guerre sans fin, fût-elle imposée. L’épuisement des ressources, tant humaines que financières, ainsi que le désespoir croissant de la population doivent servir d’électrochoc. Le moment est venu d’opter pour une paix durable, en acceptant que le dialogue est la seule voie possible.
Ainsi, engageons-nous résolument dans cette voie. Construisons un avenir où le Mali ne sera pas seulement un terrain de conflits géopolitiques , mais un exemple de réconciliation et de résilience. C’est le défi qui s’offre à nous, et il est temps de l’affronter avec courage et détermination.
SIM